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![]() ![]() ![]() Le 26 mai, dans la matinée, les généraux Blanchart et Prioux pour la 1ère armée, Gort et Pauwall pour le corps expéditionnaire britannique, se réunissent à Attiches et prennent les décisions suivantes : replier la 1ère armée à l'ouest de la Lys en deux étapes :
Prioux, chef de la 1ère armée, organise le repli, à l'ouest de la Lys, des trois corps d'armées sous ses ordres.
Le corps de cavalerie a déjà franchi la Deûle. Ce dispositif réussit en partie : Le 3ème CA, parti en tête, réussit. Mais pour les 4ème et 5ème CA, le retrait est perturbé par la capitulation de l'armée belge, le 28 mai à 4 heures. Les Anglais se replient plus vite que prévu, dégageant le secteur nord-ouest de Lille. Prélevés sur les deux axes de progression des Panzers vers Abbeville, la 7ème Division de Rommel remonte de Béthune - La Bassée - Lomme, à l'ouest de la Deûle. Elle coupe et contrôle la route d'Armentières, le 28 mai à 1h30, bloquant la retraite du 4ème CA. De violents combats s'engagent à Lomme. La 1ère DIM est rejetée sur Haubourdin. A l'est de la Deûle, le général Waeger remonte ses divisions de Douai, Seclin, Carvin, Annoeullin, freinées par la résistance des unités du 5ème CA, en particulier les 5ème DINA et 2ème DINA. L'étau se resserre autour de Lille. Le nord-ouest, évacué par les Anglais, est occupé par les Allemands qui font leur jonction avec les blindés de Rommel. Le sud-est voit affluer les unités des 4ème et 5ème CA dans une gigantesque pagaille à Emmerin alors que les généraux, dont Prioux, ont réussi à atteindre Steenwerck. La seule issue possible est d'ouvrir un axe par les ponts d'Haubourdin et de Loos dont celui de l'Abbaye pour passer en force et gagner Armentières. Deux ponts restent possibles, celui du moulin rouge à Haubourdin et celui de l'abbaye vers Sequedin, Englos ; les autres sont détruits. La bataille des faubourgs sud de Lille peut commencer. Dans une confusion générale, les chefs des différentes unités ne sont pas renseignés sur la situation globale, ils ignorent en particulier la présence des Panzers de Rommel sur Sequedin, Englos, Lomme. Ils ignorent que la route de Dunkerque est coupée et contrôlée par l'adversaire. Ils travaillent en aveugles mais sont décidés à résister le plus longtemps possible dans ce chaudron. C'est le général Molinié, le plus ancien dans ce grade, qui prend le commandement de la résistance. Il installe son PC à la villa Saint Gérard, rue Auguste Potié à Haubourdin. Trois centres de résistance se mettent en place au sud-est de Lille, Ronchin, Wattignies ; le général Juin, avec le 27RI, le 134 RI. Il est rejoint par le général Jenoudet avec la 1ère DIM qui prend en charge la ville de Loos et qui deviendra très vite autonome et isolée de Juin. Haubourdin est le troisième centre de résistance avec la 2ème DINA du général Dame, déployée au nord et la 5ème DINA du général Mesny au sud. Ces trois poches de résistance regroupent 35 000 à 40 000 soldats, soit 30 bataillons 12 groupes d'artillerie, et 5 groupes de reconnaissance.
L'attaque sur Santes est aussi un échec malgré le sacrifice des soldats du 24 RTT et du 14ème Zouave. Les deux tentatives ont échoué, laissant sur le terrain de nombreux morts. Molinié arrête l'opération. Au nord-ouest, le général Juin a laissé aux unités le choix de tenter leur chance. Certaines unités motorisées réussiront à passer par Canteleu, Verlinghem... Les autres seront faites prisonnières le 29 mai au soir avec Juin. Le siège peut commencer ; il va durer 4 jours jusqu'à épuisement des hommes et des munitions. Les défenseurs sont conscients qu'ils retiennent autour de Lille, six à sept divisions qui seraient plus utiles autour de Dunkerque. Enervés par une telle résistance, les Allemands, en particulier certaines unités de SS, commettent des atrocités sur des civils. Aussi, à Emmerin, 12 civils dont 10 Belges sont exécutés froidement à l'entrée du village ; d'autres secouristes sont fusillés rue Salengro à Haubourdin ; le quartier d'Ennequin est ravagé par un incendie qui détruit des centaines de maisons. La prison de Loos, au coeur des combats, libère ses détenus ; certains viendront se joindre aux défenseurs de Loos et trouveront parfois une fin héroïque ; d'autres en profiteront pour piller les maisons abandonnées. Des milliers de civils se terrent dans les caves et subissent l'enfer. Les munitions épuisées, des centaines de morts, de blessés... des centaines de maisons détruites ; les points de résistance s'arrêtent les uns après les autres le 31 mai. Le général Waeger propose au général Molinié une reddition dans l'honneur qui est acceptée. Les combats cessent le 31 mai à 17 heures. Le 1er juin, place de la Déesse à Lille, l'armée allemande rend les honneurs aux défenseurs de Lille qui déposent les armes face à la gare et partent pour 5 ans de captivité en Allemagne. Le colonel Dutrey, après avoir détruit ses canons, choisit le suicide. 600 Allemands perdront la vie durant ce siège de 4 jours. Hitler limogera le général Waeger qui a osé rendre les honneurs aux vaincus. Les 7 à 10 divisions retenues autour de Lille peuvent être à présent dépêchées vers Dunkerque. L'opération " Dynamo " a commencé et sera un succès inespéré. En 13 jours, l'armée allemande atteint la Manche. Il lui faudra 13 jours pour prendre Dunkerque. Weygand organise une nouvelle ligne de défense sur la Somme, qui sera enfoncée le 5 juin par les Panzers. Le gouvernement gagne Bordeaux. Pétain, le 17 juin, demande l'armistice. Ces six semaines de combat ont fait 100 000 morts ce qui est considérable comparé aux pires hécatombes de 1914-1918. |
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